MOCCA


MOCCA : Dynamiques pastorales, forestières et agraires dans la montagne occitane et catalana

 

Laboratoires : FRAMESPA – TRACES

Responsable : Christine Rendu (FRAMESPA)

Participants : Christine Rendu (FRAMESPA), Carine Calastrenc (TRACES), Sylvain Burri (TRACES)

Depuis près de trente ans, l'archéologie de la haute montagne met au jour et documente des centaines de sites pastoraux d'estivage, mais aussi de nombreuses structures d'exploitation forestière, minière ou agraire de différentes époques, dans la montagne occitane et catalane (Ariège, Andorre, Cerdagne, Pallars, Val d'Aran, Lavedan et vallée d'Ossau). Conduites par des équipes toulousaines, barcelonaises, andorranes, tarragonaises et paloises, ces recherches se combinent avec une histoire de l'environnement pour retracer les interactions entre transformations des pratiques d'exploitation, mutations économiques et évolutions des paysages d'altitude. Si les dynamiques observées courent sur les six derniers millénaires, les résultats sont particulièrement riches pour les périodes médiévale, moderne et contemporaine où ils soulignent à la fois l'existence d'un patrimoine commun, matériel et immatériel, et de multiples variantes dans les formes d'aménagement et d'appropriation des estives.

Les réseaux Resopyr et Depart, soutenus par la Communauté de Travail des Pyrénées, ont posé les bases de recherches communes entre les deux versants des Pyrénées, tant du point de vue des vocabulaires s'appliquant à nommer les ressources naturelles et leurs usages, que du point de vue des traces matérielles que laissent ces pratiques d'exploitation.

Le projet Depart, orienté vers la constitution d'une base de données spatialisée des sites archéologiques d'estivage, a ainsi abouti au recensement, à la localisation et à la description dans un même système de plus de 500 établissements pastoraux d'altitude issus des recherches des différentes équipes et il est prévu d'ouvrir ce Système d'Information Géographique à l'enregistrement des vestiges liés aux autres usages. De fait, les informations collectées sur la forme des sites, leur chronologie, leur empreinte environnementale et les territoires qu'ils construisent commencent à être suffisamment denses pour que l'on envisage de les croiser plus étroitement qu'il n'a été fait jusqu'à présent avec les informations issues des textes de la pratique. L'enjeu de tels croisements réside dans une meilleure compréhension des dynamiques des territoires montagnards, susceptible d'allier à une lecture des espaces vécus (ceux dessinés par exemple par les parcours des troupeaux), une approche à d'autres échelles qui permette leur pleine intégration aux espaces politiques et économiques englobants.